Comment réduire les commissions d’interchange sur vos prélèvements automatiques en Allemagne et en Autriche ?


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Pour son billet du CEO ce mois-ci, Jérôme Traisnel, le fondateur de SlimPay, aborde le problème des commissions d’interchange dans le cadre des prélèvements dans certains cas d’exception en Europe. Nous allons détailler ensemble comment l’AIS est LA solution pour réduire ces commissions d’interchange sur les paiements récurrents dans les pays en Europe où ils existent encore. Rentrons dans le vif du sujet…

Définition des commissions d’interchange

Jérôme, pourrais-tu nous définir ce que sont les commissions d’interchange ?

Les commissions mutuelles d’interchange, ou mutual interchange fees, sont des frais bancaires assez courants dans les paiements par carte mais qui n’existent pas dans les paiements compte-à-compte, les virements ou les prélèvements par exemple.

Plus précisément, il s’agit de coûts facturés par la banque du payeur, au travers du système interbancaire, à la banque du bénéficiaire. Cela signifie pour le marchand qu’en plus de ses frais de transaction du PSP, des commissions d’interchange peuvent être également facturées.

Comme je le disais, ces commissions d’interchange existent dans les transactions par carte et ont pour vocation à couvrir les coûts liés à l’acceptation, au traitement et à l’autorisation des transactions. Elles sont encadrées par un règlement européen depuis 2015 (Ndlr : Règlement (UE) 2015/751 du Parlement Européen et du Conseil du 29 avril 2015 relatif aux commissions d’interchange pour les opérations de paiement liées à une carte)

Mais pour les paiements A2A, elles n’existent pas. Ces commissions d’interchange sont interdites en vertu de l’article 8 du règlement européen sauf pour les pays qui décident de les appliquer sur les R-transactions… 

Et c’est là que se trouve la subtilité !

Le cas de l’Allemagne et de l’Autriche

Pouvons-nous aborder ce point spécifique ? Quels sont les pays concernés ?

Des commissions d’interchange sur les R-transactions de Direct Debit, que ce soit des rejects, des refund ou des return, peuvent être décidées par certains pays. 

En Europe, seuls l’Allemagne et l’Autriche appliquent ces commissions d’interchange, principalement, je pense, pour des raisons historiques. 

Il ne faut pas oublier que l’arrivée du prélèvement SEPA est venue harmoniser les prélèvements nationaux qui préexistaient. 

En Allemagne, par exemple, le prélèvement se fait sans mandat formel, ce qui signifie qu’aucun consentement formel du payeur n’est nécessaire. Le Marchand prend ainsi le risque que son prélèvement soit rejeté, et la commission d’interchange qui s’y ajoute vient créer un équilibre entre absence de consentement et pénalités en cas d’abus.

Dans beaucoup d’autres pays, comme la France, un consentement formel du payeur est demandé, et il n’y a pas de commission d’interchange sur les R-transactions. Chaque pays a trouvé son équilibre dans l’organisation de ses paiements. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces commissions d’interchange sont plus fréquentes en Allemagne.

Commissions et banques

Pourrait-on parler des coûts de ces commissions ? Existe-t-il une uniformité entre les banques ou cela varie-t-il ?

Nous avons pu mener une étude sur la base des transactions direct debit de nos clients en Allemagne et en Autriche. Nous avons pu ainsi analyser quelles banques  appliquent des coûts d’interchange et de quel montant.

Toutes les banques appliquent ces commissions. Cependant, on peut s’apercevoir que les transactions d’interchange ne sont pas proportionnelles au volume de flux SDD effectué par les banques. Deux raisons à cela : soit les banques n’appliquent pas des interchanges, soit elles ont moins de défauts de paiement que leur proportion de flux. Ainsi si Sparkasse et Commerzbank ont un flux de transaction d’interchange en ligne avec leur volume de traitement, Sparda-bank et N26 ont un volume d’interchange bien moindre que leur flux, et Deutsche bank bien plus élevé. 

Bank% of direct-debit transactions% of interchange fee transactionsMininum interchange fee per transaction (euros)Maximum interchange fee per transaction (euros)Median interchange fee per transaction (euros)
Sparkasse27,48%21,78%1,508,933,00
Sparda-bank18,47%1,72%4,164,504,27
Commerzbank8,57%11,27%2,842,842,84
N268,31%1,84%5,005,005,00
Deutsche Kreditbank7,00%1,94%1,981,981,98
Kreissparkasse6,55%4,40%1,305,883,00
Postbank Ndl der Deutsche Bank5,67%4,10%3,143,143,14
Deutsche Bank3,92%6,26%3,143,143,14
ING3,18%1,86%0,013,001,54
TARGOBANK2,08%1,88%1,921,961,93
Unicredit bank1,16%0,51%3,007,805,40

Par ailleurs, les petits acteurs bancaires appliquent généralement plus de frais d’interchange, car ils représentent 7,6% des volumes SDD mais 42,5% des flux d’interchange. 

Autre point intéressant, le montant médian d’un coût d’interchange. Selon notre étude, il est de 3€ même si on peut voir de fortes disparités entre les banques dont le montant médian oscille entre 1,54€ et 5,40€, avec un montant maximum de 9,19€.

Il est également à noter que ces commissions d’interchange sont générés à plus de 71% par le code de rejet MS03 (Reason not specified) mais qui en Allemagne et en Autriche est communément utilisé pour signifier un compte non suffisamment provisionné. 

Enfin, nous avons globalement relevé que 92% des commissions d’interchange étaient générés par MS03 mais aussi MD06 (Disputed authorized transaction). Ce qui souligne l’importance de s’assurer que le compte est suffisamment provisionné avant de faire un débit et de s’assurer qu’un consentement formel est donné.

Réduire les commissions d’interchange

Comment régler ce problème ? Comment les marchands peuvent-ils se prémunir de ces commissions d’interchange en Allemagne par exemple ? 

Pour le marchand, la solution pour éviter les R-transactions et le risque de commission d’interchange qui s’y ajoute en Allemagne et Autriche, est de faire un enrôlement le plus exact possible des IBAN de chacun de ses clients, et de s’assurer du crédit du compte. 

Chez SlimPay, nous avons développé “SlimCollect Verify” qui va réaliser via un accès “open banking – service Account Information Service” un enrôlement sécurisé de l’IBAN du payeur.

L’objectif de l’AIS est de garantir que le compte existe, qu’il y a un consentement pour le débit et que le compte est suffisamment crédité pour permettre un débit par prélèvement.

Cela permet d’éviter les R-transactions liées à des rejets bancaires et les commissions d’interchange en conséquence.

L’avantage principal de l’AIS est qu’il améliore la qualité des IBAN, réduisant ainsi les coûts liés aux défauts de paiement. Il permet également de mieux évaluer la capacité de paiement des débiteurs, contribuant à éviter les problèmes de paiement.

Et puis, cerise sur le gâteau, il apporte aussi aux consommateurs une interface plus souple où ils n’ont pas à aller rechercher leur IBAN, tout en bénéficiant d’une authentification forte. 

Pour conclure, quel message aimerais-tu transmettre aux lecteurs concernant l’AIS et les commissions d’interchange ?

Dans toute l’Europe, et encore plus pour les pays appliquant l’interchange sur les R-transactions comme l’Allemagne et l’Autriche, la qualité de l’enrôlement des IBAN payeurs est la clé de succès de vos prélèvements bancaires.

SlimCollect Verify améliore le filtrage et le scoring de vos IBAN, réduit les coûts liés aux défauts de paiement et améliore la qualité de votre base client.

SlimCollect Verify est aussi une solution responsable. Elle permet au consommateur de fluidifier son parcours et de valider par un consentement sécurisé son accord pour être débité, elle permet également au Marchand de réduire ses coûts de service de paiement en évitant les rejets et les commissions d’interchange.