Une enquête de l’Observatoire national de la délinquance (ONDRP) indique que les fraudes à la carte bancaire ont fortement augmenté depuis 2010. Pour les banques, il s’agit d’un casse-tête loin d’être nouveau…
Pour faire face à ce fléau, nombreuses sont les banques qui développent leurs propres solutions anti-fraude. Par exemple, BPCE qui va tester la nouvelle solution d’Oberthur Technologies, une carte bancaire équipée, au dos, d’un écran sur lequel apparaît un code sécurisé à trois chiffres qui change régulièrement. Ce chiffrement aléatoire doit ainsi permettre de freiner la fraude sur Internet et protéger les clients. Ingénieux mais il ne protège pas du vol de la dite carte… Il s’agit là d’un exemple parmi d’autres, preuve que les banques se mobilisent contre cette situation.
Le prélèvement bancaire SEPA, une alternative plus sûre…
Comment rattraper un chèque encaissé par un tiers s’il n’a pas été correctement rempli par le destinataire ? Comment se faire rembourser un virement fait par erreur ? Idem pour les paiements par CB, comment identifier le vrai bénéficiaire de la transaction. En effet, qui n’a jamais remarqué, sur son relevé bancaire, un prélèvement dont il n’avait aucun souvenir car le nom de l’enseigne n’est pas le même que celui qui débite son compte ?
Heureusement, il existe également, pour les utilisateurs, des alternatives à la carte bancaire. En effet, à contrario de ce qui est constaté sur les autres moyens de paiement, le débit direct (prélèvement bancaire) offre une vraie protection au consommateur. Le consommateur donne ses coordonnées IBAN et paie directement depuis son compte bancaire. Aucun risque ici de vol du moyen de paiement…
Contrairement à ce qu’ils peuvent imaginer, le prélèvement ou plutôt le débit direct , protège fortement le consommateur en lui permettant d’être remboursé à sa première demande. Ainsi, s’il constate un paiement non autorisé sur son relevé bancaire, il peut directement le rejeter et être remboursé par sa banque. En effet, dans tout prélèvement SEPA, intervient un ICS (Identifiant Créancier SEPA) qui doit figurer sur le relevé du compte payeur. Certains marchands peu scrupuleux peuvent en effet retirer leur ICS (s’exposant à une sanction de la banque de France) mais il est en général clairement indiqué. Il permet ainsi d’identifier formellement le bénéficiaire des transactions, pour cela il suffit de l’entrer sur le site de la Banque de France. Ainsi, dès qu’un débiteur vous paraît louche, le consommateur ne doit pas hésiter à faire cette vérification afin de s’éviter des sueurs froides…
Plutôt que prélèvement bancaire, parlons de débit direct
Il est regrettable que le mot « prélèvement » ait une connotation péjorative avec cette idée selon laquelle on prendrait quelque chose au consommateur de façon irrémédiable. Ce terme, que je considère comme obsolète ne reflète pas l’évolution des habitudes et des droits et du consommateur ces dernières années. Comme je le dis, les utilisateurs, surtout la jeune génération s’inscrit plus dans une volonté de location que de possession. La faute à l’arrivée et l’essor de l’économie collaborative ou de l’économie de l’abonnement : plus besoin d’acheter de la musique, on la loue sur Spotify ; idem pour les transports, on prend un abonnement Autolib ; etc. Pour payer ces abonnements récurrents, seul le débit direct est le plus adéquat. De plus, il est probablement le moyen de paiement qui donne le plus de pouvoir au client, notamment en matière de remboursement, comparativement aux autres modes de paiement.
Pour preuve, il y a, à ce jour, finalement très peu de débits injustifiés et donc de contestation des clients. Il est de notre devoir d’éduquer le consommateur en lui disant expliquant qu’il existe une alternative à la carte de crédit. Pour des paiements uniques, cette dernière reste le moyen de paiement le plus efficace. Par contre pour tous les paiements récurrents, le prélèvement bancaire est une alternative. Chers consommateurs, n’ayez pas peur et osez…
